BACLOFENE : Rapport scientifique du groupe de travail de la SFA


17 janvier 2011, par jpanris

La Société Française d’alcoologie vient de publier un rapport scientifique sur le Bacloféne.

Conclusions Générales du Rapport

Remarques sur les études publiées

Ont été publiés :

8 études thérapeutiques

. 3 études non contrôlées ont porté sur 36 patients, traités par 30 mg de baclofène.

. 2 suivis de cohorte ont inclus 184 patients ayant des doses très variables de 20 à 330 mg de baclofène.

. 3 études contrôlées ont analysé 192 patients. Au total, seulement 102 patients ont été traités par baclofène. Les 2 proviennent de la même équipe (Addolorato G). Elles ont utilisé une dose de 30 mg/j. Leur durée est courte durée = 4 et 12 semaines.

.Quant à l’étude chez des consommateurs excessifs non dépendants, elle a montré une assez bonne tolérance, y compris en présence d’alcool, mais n’a pas mis en évidence d’effet sur le craving.

On dispose encore de 3 cas cliniques qui ont utilisé des posologie beaucoup plus importantes (jusqu’à 270 mg).

La tolérance est globalement assez bonne. L’augmentation des doses provoque, comme attendu, principalement des effets sédatifs marqués qui nécessitent une diminution de posologe pour être compatible avec une activité habituelle, ainsi qu’une fatigue.

De ce fait, il n’est pas possible de conclure quant à l’efficacité du baclofène dans la prévention de la rechute chez les patients alcoolo-dépendants.

Si la tolérance semble avoir été globalement satisfaisante, des études sur de plus grandes populations sont là encore nécessaire pour préciser le rapport bénéfice/risque.

Enfin, il n’est pas possible de savoir s’il existe des profils de patients répondeurs à ce traitement.

Conclusion générale

Il existe sur le baclofène des données tant scientifiques, publiées dans la littérature internationale, que provenant de l’expérience clinique faisant évoquer un effet positif de cette molécule sur la rechute chez les patients alcoolo-dépendants après sevrage.

Cependant ces études portent sur de petits nombres de patients et sont hétérogènes. Presque toutes les études sont affectées de biais méthodologiques qui atténuent la portée des conclusions.
Pour l’Afssaps, « il n’est pas possible de faire des recommandations sur l’utilisation du baclofène chez l’alcoolo-dépendant dans la mesure où les données ne permettent pas de confirmer ou d’infirmer son efficacité, de définir une dose efficace, bien tolérée et une durée de traitement »

La seule façon de sortir de la situation actuelle est de mettre en place très rapidement :

Des essais cliniques de qualité scientifique incontestable, s’appuyant sur les recommandations européennes en matière d’essais thérapeutiques dans le domaine des addictions (Guideline on the development of medicinal products for the treatment of alcohol dependence (Europe), qui permettront de préciser l’efficacité du baclofène dans la prévention de la rechute alcoolique, sa tolérance, l’intervalle de posologie ayant le meilleur rapport bénéfice / risque ,les éventuels profils de patients répondeurs.

Parallèlement, un corpus de connaissances pragmatiques issues de la pratique des prescripteurs actuels pourrait être constitué pour en préciser l’utilisation dans « la vraie vie ».

Soulignons qu’un des problèmes spécifiques à l’utilisation de hautes doses de baclofène est la difficulté de maintenir le double aveugle du fait des effets sédatifs de ce médicament. De plus, sa sécurité d’emploi devient incertaine dans la vie courante et dans une grande population : pharmacovigilance = sédation/incoordination/coma (11%), troubles hépatobiliaires (10%), délires/confusion (9%), convulsions (7%).

A la date d’écriture de ce rapport, il n’est pas possible de valider formellement l’utilisation en routine du baclofène chez les patients alcoolo-dépendants. Les nombreuses incertitudes qui demeurent sur son utilisation pratique en font pour l’instant un traitement de 2ème, voire de 3ème ligne, lorsque les traitements actuellement validés n’ont pas donné les résultats escomptés. Du fait de l’existence de nombreuses prescriptions anticipant les résultats des études contrôlées, il convient d’insister sur les quelques principes généraux de surveillance des traitements.

Rappelons enfin que la prescription d’un traitement médicamenteux, tout spécialement dans les conduites addictives, doit toujours s’inscrire dans une prise en charge globale et qu’un traitement médicamenteux ne peut être la seule intervention addictologique.

Intoxications alcooliques répétées et chroniques pendant l’adolescence


6 janvier 2011, par jpanris

L’hippocampe est une structure cérébrale qui joue un rôle majeur dans le stockage des informations. Il est le siège de modifications à long terme de l’efficacité de transmission entre les neurones constituant les réseaux. Il joue aussi un rôle dans l’addiction, et la stimulation électrique d’une région hippocampique (subiculum ventral) provoque une rechute chez des rats cocaïno-dépendants en sevrage. Les données récentes de la littérature indiquent que les processus d’apprentissage et de mémorisation sont sous-tendus à la fois par des phénomènes de plasticité synaptique et morphologique, et par la génération de nouveaux neurones. Ces nouveaux neurones produits à partir de cellules souches pourraient jouer un rôle important dans de nombreuses perturbations ou pathologies. Ainsi, la neurogenèse hippocampique est réduite après un stress chronique, dans l’anxiété, la dépression et aussi dans l’addiction. On sait déjà que les jeunes consommateurs d’alcool présentent un volume hippocampique réduit (10 %) et qu’ils présentent aussi un déficit d’activation de cette structure cérébrale lors de l’exécution de différentes tâches cognitives.
Dans la présente étude, les auteurs se sont intéressés aux effets à long terme des intoxications alcooliques répétées et chroniques sur la neurogenèse hippocampique chez sept macaques adolescents (pesant 7,7 kg au début de l’expérience). Les singes adolescents ont eu accès pendant 11 mois à une solution de Tang alcoolisée (concentration d’alcool augmentée progressivement de 1 % à 6 %) et ont consommé en moyenne 1,74 g d’alcool pur par kg de poids corporel (l’équivalent de 1,6 verres ou unités, 16 g d’alcool) pendant des sessions d’une heure, atteignant ainsi des alcoolémies de 1 à 3 g/l. L’exposition à l’alcool a été réalisée durant cinq jours par semaine. Les études ont ensuite été réalisées deux mois après la fin de l’exposition à l’alcool.
Les résultats montrent que l’alcoolisation chronique et intermittente à l’adolescence diminue de manière drastique et persistante la prolifération et la neurogenèse hippocampique. Cette alcoolisation a augmenté la dégénérescence neuronale, indiquant ainsi une diminution du turnover de cellules neuronales qui n’est pas dû à des phénomènes apoptotiques. Plus précisément, les résultats indiquent que l’alcoolisation a diminué significativement le nombre d’un certain type de cellules pro-génitrices se divisant activement dans la zone sous-granulaire du gyrus denté de l’hippocampe, à savoir : les types 1 (de type glie radiaire), 2a (pré-neuronal) et 2b (intermédiaire), sans affecter le type 3 (neuronal précoce). La neurogenèse correspond ici à l’évolution de cellules de type glie radiaire en cellules pro-génitrices qui prolifèrent et passent du type 2a, 2b puis 3 pour donner ensuite des neurones immatures. L’alcoolisation perturbe donc les premières étapes en interférant avec la division et la migration des cellules pro-génitrices pré-neuronales avec un effet prépondérant sur la différenciation et le nombre de neurones immatures. Lorsque le nombre total de cellules granulaires hippocampiques est comptabilisé, les auteurs rapportent que l’alcoolisation n’a pas modifié ce nombre et suggèrent que cette absence d’effet serait due à plusieurs facteurs, comme le délai du sacrifice après la dernière consommation d’alcool, la modalité de consommation d’alcool, le genre et l’âge des animaux. Ils suggèrent également que cette atteinte de la neurogenèse pourrait participer à la perte neuronale à l’âge adulte.
Au total, l’exposition chronique et intermittente à l’alcool pendant l’adolescence diminue la neurogenèse hippocampique en affectant des types distincts de cellules pro-génitrices se divisant activement pendant leurs premières phases du développement neuronal. Cette atteinte durable de la neurogenèse hippocampique durant l’adolescence pourrait expliquer certains effets comportementaux. La consommation excessive d’alcool induit en effet des déficits cognitifs concernant des tâches qui dépendent au moins en partie des réseaux neuronaux hippocampiques, incluant notamment l’impulsivité, des déficits d’apprentissage spatial, la mémoire à court terme et les fonctions exécutives. Les auteurs concluent que cette atteinte de la neurogenèse hippocampique durant la période critique de l’adolescence pourrait participer aux facteurs de vulnérabilité à développer une alcoolo-dépendance.
Les résultats de la présente étude confirment que l’exposition chronique et intermittente à l’alcool a un impact important sur l’apparition de nouveaux neurones dans l’hippocampe des macaques adolescents. Cependant, de nombreuses questions demeurent. Les mêmes effets seraient-ils observés chez des singes adulltes ? Quel type d’exposition à l’alcool serait le plus réaliste lorsque l’on cherche à mimer le binge drinking chez les jeunes ? Cette dernière question est essentielle car on voit bien ici que les animaux ont consommé, certes volontairement, de l’alcool tous les jours de la semaine (sauf le week-end) et cela s’apparente donc plus à une alcoolisation quotidienne et chronique qu’à du binge drinking. Il reste à engager une vraie réflexion sur ce qu’est le binge drinking pour développer rapidement des modèles animaux pertinents.

Pr M. Naassila
mickael.naassila@u-picardie.fr
Groupe de Recherche sur l’Alcool et les Pharmacodépendances (GRAP), INSERM ERI24, Amiens

Alcool Info Service


5 janvier 2011, par jpanris

Pour beaucoup d’entre nous, l’alcool est présent dans notre vie, de façon occasionnelle ou régulière.
Il peut accompagner un repas, un apéritif ou une fête. On en consomme plus ou moins en fonction de ses habitudes, de ses envies et selon les circonstances… Mais au fond, connaît-on vraiment ce produit et ses effets sur la santé ?

http://www.alcoolinfoservice.fr/-L-alcool-en-resume-.html

Près de 25% des femmes enceintes continuent de boire


10 décembre 2010, par jpanris

Selon une étude publiée aujourd’hui, jusqu’à 25 % des femmes enceintes continuent de consommer de l’alcool, malgré les risques qu’elles font courir à leur enfant.

HÉLÈNE BRY | 08.12.2010, 07h00

Trois ans tout rond que le pictogramme est arrivé sur les bouteilles d’alcool. Une silhouette de femme enceinte un verre à la main, barrée de rouge. Mais le message « zéro alcool pendant la grossesse », lui, n’est pas passé dans les mœurs. Et une évaluation récente menée dans plusieurs maternités révèle que 17 à 25% des Françaises continuent à boire régulièrement lorsqu’elles sont enceintes (1 verre de temps en temps), dont 6% en excès (2 verres ou plus dans la même journée).

Un constat alarmant qui sera dressé ce matin par le professeur Mickaël Naassila, spécialiste des effets de l’alcool sur le cerveau de l’enfant, lors d’un colloque de l’Inserm (Institut national de la santé et la recherche médicale) aujourd’hui à Paris.

Un bébé français sur cent exposé à l’alcool
C’est l’estimation unanime des experts : un bébé français sur cent est exposé à l’alcool, même si les dégâts peuvent passer inaperçus à la naissance. Tous les bébés n’ont pas le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), qui reste la première cause de retard mental en France et concerne 1 à 3 naissances pour 1000, avec des bébés au visage particulier (face plate, nez court, oreilles basses, lèvre supérieure très fine, yeux un peu bridés…) avec des déficiences mentales, voire des malformations cardiaques, rénales, etc. Enormément d’enfants ont des séquelles de l’alcool beaucoup plus discrètes.

Les enfants hyperactifs, victimes invisibles de l’alcool
« De nombreux enfants chez qui on détecte, à l’âge scolaire, des problèmes d’hyperactivité, de déficits d’attention, de troubles du comportement sont en fait des enfants dont la mère a consommé de l’alcool enceinte, explique le professeur Naassila. C’est d’autant plus délicat que le problème ne se voit pas à la naissance. »
Les médecins ont mis un nom sur ces troubles des bébés qui trinquent : l’Etcaf (ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale).

Un gigantesque tabou
« Les pictogrammes, c’est bien. Mais le vrai problème, c’est que l’alcool est un sujet complètement tabou en France, se désole le chercheur. Les gynécologues n’abordent pas assez le sujet avec leurs patientes. Il faut mieux les former à repérer la consommation d’alcool chez les futures mères. » Selon le docteur Jean-Pierre Chabrolle, pédiatre à l’hôpital du Havre et spécialiste du SAF, « les risques de l’alcool sont mal connus des obstétriciens. Les sages-femmes semblent un peu plus sensibilisées ».

Un seul verre suffit
« Un seul verre fait courir un risque au bébé, explique le docteur Chabrolle, car l’alcool est un toxique tératogène, pouvant provoquer des malformations. » Il ajoute que « le cerveau du fœtus est l’organe le plus sensible à l’alcool, car il se développe pendant neuf mois, alors que les autres organes se forment au premier trimestre. »
Les experts martèlent qu’il n’y a pas de seuil de dangerosité. Impossible donc de dire qu’un petit verre ne fera pas de mal au bébé… « Mais ce qui est sûr, c’est qu’une ivresse, même une seule, peut avoir des conséquences dramatiques », affirme le docteur Chabrolle.

Seules 6% des femmes conscientes des risques
Une enquête publiée en 2009 dans la revue « Alcoologie et addictologie » montre que seules 6 % des femmes seraient conscientes des risques de l’alcool sur leur bébé. Une ignorance qui n’étonne guère le professeur Naassila : « En menant des actions de prévention, je rencontre de nombreuses collégiennes ou apprenties qui ignorent totalement qu’alcool et grossesse ne font pas bon ménage. »


Le Parisien le 08 décembre 2010

L’alcool plus dangereux que les drogues dures


5 novembre 2010, par jpanris
Lundi 01 NOVEMBRE 2010, 09:15  le Monde

Selon une étude britannique, l’alcool serait plus dangereux pour l’ensemble de la société que certaines drogues dures illégales.

L’alcool, plus nocif pour la société que certaines drogues illégales comme l’héroïne ou le crack ? C’est ce qu’affirme une étude britannique, réalisée par la Commission scientifique indépendante sur les drogues (ISCD), parue dans la revueTheLancet.

Pour arriver à cette conclusion, ces scientifiques ont élaboré leur propre système d’évaluation. Ils ont pris en compte la dangerosité de l’alcool sur un individu et comment cela affecte son corps humain. Ils ont également étudié son impact sur l’ensemble de son environnement, son rôle dans les éclatements familiaux ou ses coûts économiques (soins de santé, service sociaux, prison, etc.)

Et sur cette échelle, l’alcool se révèle bien plus dangereux que les drogues dures illégales. Dans une échelle de dangerosité de 0 à 100, l’alcool est ainsi évalué à 72, contre 55 pour l’héroïne et 44 pour le crack.

Selon les auteurs de l’étude, l’alcool ingurgité de manière excessive reste dommageable pour presque tous les organes du système. Il est également lié à un taux de mortalité plus élevé, et impliqué dans un pourcentage plus grand de crimes que les autres drogues, comme l’héroïne.

Si l’étude ne cherche pas à interdir l’alcool, jugé trop ancré dans la culture occidentale, elle préconise tout de même des campagnes de prévention plus ciblées. Elle suggère ainsi que les États doivent concentrer leurs efforts sur les alcooliques plutôt que les consommateurs occasionnels d’alcool. L’éducation et l’augmentation du coût de l’alcool sont également des solutions préconisées.(Source Europe1)

Perceptions et des opinions des Français sur les drogues


21 octobre 2010, par jpanris

Voici le troisième exercice (1999, 2002, 2008)
de l’enquête sur les représentations ,opinions et perceptions sur les psychotropes qui permet de faire le point
sur l’évolution de la connaissance et des opinions de la population française relatives aux drogues et aux principales actions publiques développées ces dernières années.


Fin 2008 (le terrain s’est déroulé entre le 27 octobre et le 25 décembre 2008), 2 300 personnes âgées de 15 à 75 ans sélectionnées
aléatoirement ont été interrogées par téléphone à leur domicile et invitées à donner leur point de vue en répondant à un questionnaire
pendant une vingtaine de minutes.
Les principaux thèmes traités par cette enquête de l’OFDT concernent les perceptions de la dangerosité des substances psychoactives,
les craintes qu’elles suscitent et les appréciations sur les mesures de politique publique actuelle ou sur celles à mener.
Pour ne pas alourdir le questionnaire, ces appréciations portaient uniquement sur cinq substances parmi les plus consommées ou emblématiques :
deux produits légaux, alcool et tabac, et trois drogues illicites, le cannabis, la cocaïne et l’héroïne.
Cette enquête présente les principaux résultats concernant la perception par les personnes interrogées de l’ensemble des substances (licites et illicites)
ainsi que des usagers de ces produits ; il traite également de leur appréciation des politiques publiques avant, en conclusion, de replacer les différentes
évolutions observées dans un contexte plus large.

TÉLÉCHARGER L’INTÉGRALITÉ DE L’ENQUÊTE
Fichier PDF ci-dessous

Rencontre Débat INSERM


18 octobre 2010, par jpanris

Le 8 décembre prochain, la Croix Bleue va participer à une rencontre débat avec l’INSERM et d’autres associations d’entraide.
Afin de recueillir un maximum de questions pour alimenter ce débat , nous vous invitons à vous rendre sur le blog de cette manifestation .

Rejoindre le blog de la rencontre-débat

http://dircom.inserm.fr/alcool_recherche/

INTERACTION ENTRE CHERCHEURS ET MOUVEMENT D’ENTRAIDE

Que peut apporter la recherche sur l’alcool aux personnes en difficulté avec l’alcool ? Que peut apporter aux chercheurs la collaboration avec les mouvements d’entraide ?

Ce blog est ouvert aux membres d’une association d’entraide aux personnes en difficulté avec l’alcool, afin de préparer la journée du 8 décembre intitulée : "Alcool et recherche : du laboratoire aux malades".

Ce blog n’est pas destiné à recueillir vos témoignages sur votre expérience de vie avec l’alcool mais de collecter les questions que vous vous posez à propos des 3 grands thèmes qui seront abordés lors de cette journée :

Vos questions seront communiquées aux chercheurs et aux médecins afin qu’ils puissent les intégrer dans leur intervention. Après cette rencontre, les interventions seront résumées et diffusées via ce blog afin de poursuivre le dialogue avec tous les participants.

Ce blog sera "modéré" par le comité organisateur et les textes envoyés seront lus avant mise en ligne. Nous nous réservons le droit de ne pas publier tout texte qui contreviendrait à l’éthique.

Comment utiliser le blog :

- Cliquer sur le thème concerné (ci-dessus ou dans le menu de droite)
- Sur la page du thème concerné et dans la rubrique "Poster un commentaire" saisir le nom de l’association, votre adresse email (qui ne sera visible que par le modérateur) et taper vos questions.
- Cliquer sur "Poster" (c’est-à-dire Envoyer dans le jargon blog !)

Les questions "postées" arrivent dans la messagerie du modérateur qui va les valider pour qu’elles apparaissent sur le blog. Cela évite les messages parasites.

Des traitements personnalisés contre l’alcoolisme


15 septembre 2010, par jpanris

Sandrine Cabut15/09/2010 Le FIGARO

n France, la consommation d’alcool diminue, mais reste importante avec 5 millions de buveurs excessifs. Crédits photo : Le Figaro

L’efficacité des médicaments destinés à faciliter l’abstinence varie selon le profil génétique et clinique du patient. 

De nouveaux médicaments, mais surtout des traitements plus ciblés, en fonction du profil génétique ou clinique des patients. Comme d’autres domaines de la médecine, et notamment la cancérologie, la recherche thérapeutique en alcoologie est entrée dans une nouvelle ère, selon les spécialistes réunis du 13 au 16 septembre à Paris, au congrès mondial de l’Isbra (International Society for Biomedical Research on Alcoholism).

La dépendance à l’alcool est l’addiction la plus répandue dans le monde, et celle qui fait le plus de dégâts sur la santé physique et mentale. En France, la consommation d’alcool est en diminution , mais reste importante. Le nombre de buveurs excessifs est estimé à 5 millions, celui des alcoolodépendants à 2 millions.

« Nous savons de mieux en mieux repérer des types cliniques de dépendance, et les relier à des particularités génétiques, pour adapter les traitements » annonce le Pr Michel Reynaud, psychiatre (Paris) et organisateur du congrès. Actuellement, seulement quelques molécules ont une autorisation de mise sur le marché. L’acamprosate (Aotal) et la naltrexone (Revia), qui refrènent l’envie de boire, sont une aide au maintien de l’abstinence. Le disulfirame (Espéral) agit en provoquant des troubles pénibles (bouffées de chaleur, vomissements…) en cas de prise concomitante d’alcool. Leurs résultats sont indéniables mais globalement modestes. « En moyenne, au bout d’un an, la naltrexone et l’acamprosate aident 30 % des gens, ce qui veut dire 70 % d’échec. Mais nous savons désormais que le taux de répondeurs est beaucoup plus élevé dans certains groupes », explique le Pr Karl Mann (addictologue en Allemagne). Ainsi, le pourcentage de réponse à la naltrexone s’élève à 50 % chez les patients porteurs d’un gène particulier. Une autre particularité génétique influence la réponse à l’acamprosate.

Pour l’instant, cette approche de pharmacogénétique n’est qu’au stade de recherche, insiste le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre (Paris) et président de la Société française d’alcoologie. Idem pour les examens d’imagerie, et notamment d’IRM, une approche également prometteuse pour prédire l’efficacité d’ un médicament ou un risque de rechute.

Mais la réponse au traitement pourrait aussi être évaluée plus simplement, sur des critères cliniques. Le Pr Mann a ainsi mis au point un questionnaire d’une quinzaine d’items pour les patients en rechute. Ceux qui retombent dans l’alcool dans un contexte festif répondraient mieux à la naltrexone que ceux qui reboivent dans un cadre dépressif, explique ce spécialiste allemand, qui doit présenter son test jeudi.

Parallèlement, de nouvelles molécules sont à l’étude. Parmi les plus avancées, le nalmefene, qui fait l’objet d’un essai clinique en France. « Ce produit agit sur les récepteurs opioïdes comme la naltrexone. Mais ici l’objectif est différent, ce n’est pas l’abstinence mais le retour à une consommation contrôlée », précise le Pr Lejoyeux. Les résultats définitifs sont attendus en 2011. Pour les malades comme pour les chercheurs en alcoologie, ce concept de « consommation contrôlée » est récent. Jusqu’ici, l’abstinence était l’unique objectif. « La consommation contrôlée est une piste passionnante de recherche, mais il faut rester prudent en ce qui concerne la pratique quotidienne », précise encore le Pr Lejoyeux.

Des molécules plus anciennes, mais prescrites dans d’autres maladies, comme le baclofène (myorelaxant) ou le topiramate (antiépileptique), sont aussi en cours d’évaluation. Mais quelle que soit leur efficacité, les médicaments ne font pas tout. Une molécule, c’est 30 % de la prise en charge, estiment les psychiatres. L’accompagnement social et psychothérapique des malades reste l’élément essentiel.

Baclofen : traitement miracle ou placebo ?


14 septembre 2010, par jpanris


C’est probablement l’essai clinique le plus attendu en alcoologie depuis le projet MATCH. 
Le deuxième essai randomisé contrôlé du baclofen comme traitement de la dépendance à l’alcool vient d’être publié 
dans la revu ACER.
Pour ceux qui auraient échappé aux nombreux échanges éditoriaux, parfois houleux, entre « partisans de la prescription » 
et « partisans de la prudence », le baclofen est un traitement utilisé depuis plus de 20 ans pour traiter différentes affections
neurologiques, notamment pour son action anti‐spastique. 
Quelques travaux ont par la suite suggéré son intérêt dans le traitement de l’alcoolo‐dépendance, mais ce n’est qu’en 2007, 
avec la publication d’un essai clinique contrôlé dans le Lancet par l’équipe d’Addolorato, que l’intérêt pour cette molécule 
s’est considérablement accru. 
Dans ce premier essai clinique, 84 patients alcoolo‐dépendants ont été randomisés ; 42 participants ont été traités par baclofen, 
les autres par placebo. 
Le pourcentage de participants abstinents était significativement différent entre les deux groupes, avec 71% d’abstinence 
dans le groupe baclofen contre 29% seulement dans le groupe placebo. 
Cette étude suggérait donc non seulement un effet du baclofen à la dose de 30mg par jour, mais surtout, mettait en évidence 
un effet majeur.
Depuis, et en se basant sur cette unique étude, de nombreux praticiens prescrivent du baclofen à leurs patients alcoolo‐dépendants.
 La position de la société française d’alcoologie est plus mesurée : elle propose d’attendre de nouvelles publications confirmant 
ou non cet effet. C’est chose faite.
James Garbutt et son équipe ont évalué l’impact d’un traitement par baclofen chez 80 participants dans un nouvel 
essai randomis et contrôlé.
La moitié des sujets a été traitée par baclofen à la dose de 30 mg par jour (identique à celle utilisée par Addolorato et al.), 
l’autre moitié traitée par placebo. Tous les participants ont bénéficié d’une intervention psychosociale standardisée, 
mais de faible intensité.
Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes en termes de durée d’abstinence 
ou de nombre de jours de grande consommation d’alcool.
La seule différence observée mettait en avant une diminution de l’anxiété dans le groupe traité par baclofen.

Quelques limites sont à souligner. Premièrement, la dose de 30 mg est considérée comme une dose faible par les
« partisans de la prescription » en France, ce qui pourrait expliquer l’absence d’efficacité. 
Toutefois, cette dose est identique à celle utilisée dans l’essai clinique d’Addolorato. 
Il est donc tout à fait licite, et même recommandé, de tenter de répliquer les résultats en utilisant un dosage similaire.
Deuxièmement, l’analyse statistique est difficile à comprendre. Les auteurs ont en effet tenu compte du sexe des participants 
dans leur randomisation puis dans leur analyse, ce qui a probablement écrasé la puissance de leur analyse. 
Ce choix méthodologique est tout à fait discutable.
Finalement, la modalité de recrutement des patients permet peut‐être d’expliquer en partie le résultat.
L’étude d’Addolorato reposait sur des patients alcoolo‐dépendants ayant développé une cirrhose, et donc une population ayant 
une forme particulièrement sévère de dépendance. A contrario, le travail de Garbutt repose sur des participants dépendants
recrutés par voie de presse, et donc sur une population à la dépendance classiquement moins sévère que la population clinique.
Malgré ces limites, l’absence de réplication est une limite majeure à la prescription de baclofen chez un patient 
alcoolo‐dépendant aujourd’hui. 
Si celle‐ci reste bien sûr un choix possible du praticien et de son patient, elle devrait se faire dans un cadre strict, 
encadré par des spécialistes en addictologie, et après une concertation pluridisciplinaire, idéalement dans le cadre d’un essai clinique.
L’absence de donnée forte dans la littérature, et notamment l’absence de réplication dans l’étude de Garbutt, 
ainsi que l’absence d’autorisation de mise sur le marché (AMM) 
dans cette indication rendent hautement hasardeuse toute prescription qui serait effectuée hors d’un tel cadre.


Base de connaissances Inserm sur l’Alcool et l’addiction – Les nouvelles – août 2010
http ://www.alcool.inserm.fr - bdcalcool@inserm.fr

Garbutt JCKampov‐Polevoy ABGallop R, Kalka‐Juhl L, Flannery BAEfficacy and Safety of Baclofen for Alcohol Dependence :
 A RandomizedDouble‐BlindPlacebo‐Controlled TrialAlcohol Clin Exp Res. 2010 Jul 21.

Congrès mondial de l’ISBRA


14 septembre 2010, par jpanris

Le Congrès Mondial de 2010 s’adresse à toute personne impliquée en alcoologie de par le monde : chercheurs, cliniciens, responsables politiques, etc.
Le programme élaboré par le Comité scientifique international comprend chaque matin des plénières avec des conférenciers de renommée mondiale, suivies de 72 sessions de symposia et ateliers réparties sur quatre jours.
Les noms des conférenciers des plénières et le thème de leur communication sont présentés dans la rubrique ’Programme Scientifique / Conférences Plénières’.
Des thèmes spécifiques de symposia sont présentés dans un aperçu du programme scientifique ; leur répartition sera affinée en fonction des propositions reçues. A noter toutefois que des symposia seront organisés par la Société Française d’Alcoologie, les lundi 13 et mardi 14, sur prévention et dispositifs de soins, alcool en milieu du travail, alcool et violence. Seront également proposés par l’Albatros : alcool et cannabis, alcool et cocaïne.
Plus de 400 présentations de posters sont attendues ; les thèmes possibles sont listés dans la rubrique ’Appel à Symposia et Communications’.
Le Comité scientifique international vous invite à proposer des symposia et des communications orales et affichées. Pour soumettre votre résumé, merci de cliquer sur ’Appel à Symposia et Communications’ et de suivre les instructions.

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